Parole du jour J reprend les lettres, carnets et journaux intimes du Débarquement, le 6 juin 1944. Ce recueil est introduit et commenté par Jean-Pierre Guéno, historien.
Ce recueil comporte les lettres, journaux intimes et carnets de français, de canadiens, d'anglais, d'américains et d'allemands, aussi bien de soldats que de civils. A travers ces écrits, on découvre l'horreur de cette journée de Débarquement, à bord des bateaux, sur les plages, dans les bocages, mais également dans les foyers à proximité du champs de bataille.
Une première partie sur les préparatifs du Débarquement, mais également quelques extraits des passages des chefs de guerre tels que Churchill ou le Général de Gaulle à la BBC. Les lettres d'adieu aux familles, à bord des embarcations, à l'aube du jour, à l'aube de l'horreur et du sacrifice.
On y découvre les craintes, le courage, la détermination de soldats d'une vingtaine d'année, quand ce n'est pas moins.
Certains mots vous empoignent le cœur. Les soldats sont dans un temps mort de leur vie, entre la vie et la mort, avec l'espoir de revenir et de reprendre où tout s'est arrêté. Insistant dans leurs lettres, sur leurs dernières volontés, sur les sentiments qui les tenaillent, en sachant leurs proches si loin, en sentant leur vie si fragile, en ces instants.
Les deuxième et troisième parties concerne le Débarquement et les jours qui suivent. La vision d'horreur: les cadavres, le sang, les débris humains et matériels, les animaux dans la tourmente ou décédés, les obus, les mines, les rafales, les chars en feu, la mer en pleine montée qui emporte les blessés dans ses profondeurs. La crainte constante, le bruit assourdissant des obus qui emportent les soldats à quelques mètres seulement des autres qui survivent plus par chance qu'autre chose.
Puis, il y a les civils, vus par les soldats, et les soldats vus par les civils. Émouvante scène que les civils qui remercient les soldats, leur jettent des fleurs, les embrassent, alors qu'ils ne vivent plus que sur les ruines de leur maison, perdent leur champs, leurs amis et familles et survivent, se battent à leur manière malgré tout. Les normands qui continuent de vivre, acceptant leur sort, aussi difficile soit-il, en vivant dans la crainte que leur toit peut s'effondrer sur leurs têtes à tout moment.
Le troc de cigarette, de chocolats, de bonbons. Les soldats qui s'amusent avec les enfants, qui se comprennent sans avoir besoin de parler la même langue.
Au début, les lignes sont bien délimitées, les ennemis et les alliés d'un côté chacun. Puis, au fil des lettres et des jours, on ne fait plus la distinction parce que ce sont des hommes, des femmes et des enfants et qu'ils sont tous pareils. La seule chose qui les différencie, c'est leur appartenance à un pays; au pays dans lequel ils sont nés.
Un allemand, Oskar Vollert, explique que, blessé d'une balle, il gît sur le No man's land, croupi dans sa souffrance et avec les alliés qui approchent de plus en plus. Lorsqu'un soldat anglais se retrouve bientôt blessé à côté de lui. Il écrit : "Après s'être bandé lui-même la jambe (le soldat anglais), il partage une tablette de chocolat avec moi et m'offre des cigarettes. Il essaie d'échanger quelques mots avec moi, mais je ne le comprends pas."
A côté de cela, on retrouve les écrits d'une jeune femme de 18 ans qui se retrouve sous l'emprise des soldats allemands qui tuent et blessent des personnes de sa famille et amis. La crainte qu'elle vit, l'envie de fuir, mais de ne pouvoir aller nul part.
Ce recueil nous plonge au cœur de l'une des bataille les plus horrifiante et des plus sanglantes. Malgré tout, on y trouve l'amour, la sympathie, le courage, la force, l'amitié. On se rend compte de la stupidité de la guerre, des pertes humaines inutiles qu'elle a engendrée.
De plus, un certains nombres de sites internet sont indiqués à la fin du recueil, notamment dday-overlord.com, qui présente une médiathèque fournie avec photos et vidéos permettant de se donner une idée plus claire des décors, des engins de guerre, etc.
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