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L'insoumise de Jennifer Donnelly

  4e de couverture: "A la fin du XIXe siècle, à Londres, dans le quartier populaire de Whitechapel, près des docks où s’organise la grève des ouvriers, la jeune Fiona travaille dur à la fabrique de thé. Son projet ? Économiser assez d’argent pour ouvrir une petite épicerie avec son fiancé, Joe.

  Mais son rêve s’évanouit le jour où Joe la quitte, séduit par la fille d’un riche marchand. Après cette trahison et la mort tragique de ses parents, Fiona décide d’embarquer pour New-York où la révolution industrielle autorise les espoirs les plus fous. Et sur le paquebot qui l’emmène vers un monde en plein essor, elle se promet de revenir un jour en Angleterre, auréolée de succès…"

 

 

  L’insoumise a été écrit par Jennifer Donnelly et compte environ 800 pages organisées en trois parties. Le prologue nous introduit dans les rues défavorisées de Londres et nous plonge dans la sordide histoire de Jack l’éventreur dont il sera question, en arrière-plan, tout le long du roman. Nous suivons principalement l’histoire de Fiona Finnegan, une jeune femme pleine de ressources et de volonté. Cependant, l’auteur jongle entre les différents personnages avec une parfaite maîtrise, en faisant de ce roman une narration interne mais de plusieurs points de vue.

  Dans la première partie, on se retrouve dans un quartier insalubre où chacun des habitants est pauvre et vit comme il le peut, économisant le moindre cents. Fiona travaille dur et gagne peu mais économise, avec Joe pour, un jour, acheter sa propre épicerie. Elle est entourée de sa famille et malgré ses conditions, est heureuse. Son avenir semble radieux et rien ne peut l’entacher.

  Dans ce début d’histoire, Fiona est une jeune femme, naïve, inexpérimentée mais pleine de volonté et de force. Elle parviendra à ses fins, elle en est certaine. Malheureusement, sa vie prend un tournant auquel elle ne s’attend pas.

  Tout va très vite, les chapitres se succèdent dans un défoulement d’actions et de tragédies. Les émotions sont fortes et la compassion grande pour cette pauvre jeune fille de 17 ans qui perd tout petit à petit.

 

  La deuxième partie nous plonge dans un tout autre décor. On passe des rues pavées insalubres, où Jack l’éventreur sévit et où les gens peinent à survivre à New-York, belle est luxuriante, pleine d’entrain, ville de promesses et de rêves. J’ai eu l’image de l’Amérique de la Belle et le Clochard 2, le jour de l’independence Day. De la joie, du soleil, des belles maisons bien entretenues avec une belle pelouse et des jolies fleurs, une vie qui va à cent à l’heure.

  A bord du paquebot, Fiona a fait la rencontre de Nick et restera auprès de lui jusqu’au bout. Il devient son plus fidèle allier dans la bataille à la conquête de l’Amérique. Elle y retrouve son oncle, mais sa condition est misérable et son épicerie a mis la clef sous la porte. Cependant Fiona n’a pas d’autres choix que de se retrousser les manches et de tenter de récupérer le commerce, aidée par ses voisins et amis.

  Dans cette deuxième partie, elle donne une seconde chance à l’amour mais s’y refuse finalement, préférant aider un ami dans le besoin et ouvrir épicerie et salon de thé plutôt que de devenir une épouse et mère de famille.

  Fiona change et devient une femme forte et indépendante. Elle se débrouille par ses propres moyens, la tête débordante d’idées neuves et ingénieuses. Sa volonté, malgré les coups durs de la vie, n’a pas faiblit et elle déborde de vitalité. C’est une période difficile et fatigante mais elle est fortement récompensée, devenant l’une des femmes les plus riches. Malgré les difficultés d’être une femme à la fin du XIXe, Fiona se démène et ne se laisse pas faire, prouvant à tout un chacun qu’elle est autant capable qu’un homme.

  J’ai adoré cette deuxième partie. C’était comme si à chaque page, on retrouvait un ensoleillement et de l’énergie en bloque. Fiona est surprenante, quel bonheur de voir comme elle s’épanouit à travers son travail, et non pas dans un mariage et dans la conception d’enfants. Elle devient une patronne exigeante et dirige des hommes. Elle se fait une réputation de dur et est craint par ses employés lorsque le travail est mal exécuté. Pourtant, elle garde en elle une certaine fragilité qu’elle cache sous une carapace.

  J’ai également beaucoup apprécié Nick, son ami, époux, homosexuel. Charmant, bien éduqué, insouciant et sensible à l’art. Nick et Fiona ont une relation qui nous dépasse tant les liens en sont forts. Ils sont complices et s’aiment d’un amour aussi démesuré d’incompréhensible.

 

  La troisième partie, elle retourne à Londres pour régler une affaire importante. Elle veut faire payer l’assassin de son père. Elle y retrouve son oncle Roddy et tout deux se démènent pour faire tomber l’une des plus grandes puissances de Londres. Elle y parvient, grâce à son courage et à sa force.  

  Elle retrouve également Joe, l’amour de sa vie.

  Cette fin d’histoire à un goût de « tout est bien qui finit bien » mais on ne peut pas le reprocher à l’auteur, parce qu’avec les nombreuses tragédies qui touchent Fiona, on ne peut que vouloir, enfin, son bonheur.

 

 

  J’ai dévoré ce roman tant je l’ai aimé. Les personnages sont parfaitement écrits, les rues et les décors sont décrits avec minutie, le contexte est bien posé. Je recommande complètement ce livre historique. Fiona est surprenante et c’est un vrai bonheur de la découvrir au fil des mots. Sa volonté, sa force, son combat sont exemplaires. Un personnage féminin comme on les aime. 800 pages qui passent en un battement de cils, en particulier grâce à l’agréable écriture de Jennifer Donnelly. 

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