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La rebelle de Jennifer Donnelly

4e de couverture : "Mattie, seize ans, des rêves plein la tête, collectionne les mots en attendant des temps meilleurs. Un mot par jour, pour affronter la difficulté de son quotidien au début du XXe siècle. Parce qu'elle a promis à sa mère, juste avant sa mort, de ne jamais quitter le foyer familial et d'élever ses sœurs, Mattie laisse s'envoler ses projets d'avenir et l'espoir de faire des études. Quand sa tête lui dit de partir, son cœur la retient. Pourtant, une rencontre étrange va l'obliger à renouer avec ses rêves: à travers les lettres d'amour d'une jeune fille retrouvée noyée, Mattie redécouvre le plaisir des mots, ceux de l'amour et du désespoir. 

Serait-elle enfin prête à les écouter?" 

 

  Je dois avouer qu'il m'a été difficile de me lancer dans ce nouveau bouquin de Jennifer Donnelly. J'avais tellement apprécié l'insoumise, que je m'attendais presque à retrouver l'univers; bien qu'évidemment ce soit ridicule. 

  Dans les premiers chapitres, j'ai eu l'impression d'être jetée dans une histoire et d'être trop inconnue à l'univers de l'héroïne. Une succession de prénoms, de noms de familles, de liens entre eux. En quelques pages ont connait un village complet et il est difficile de s'y retrouver; en particulier pour les lieux qui sont anglosaxons. J'ai également eu du mal, au début, à m'accrocher au personnage de Mattie; elle me faisait penser à Anne ... la maison aux pignons verts: trop curieuse, exubérante avec ses mots, son dictionnaire et son envie de trop bien faire. C'était un petit peu comme de se retrouver dans un mélange de la petite maison dans la prairie et le jeu red dead redemption 2: un travail difficile, des femmes soumises dans des mariages, des tonnes de marmaille dans les jupes, des hommes crasseux et forts, la peau burinée, qui travaillent dans les fermes, récoltant le moindre sous à la sueur de leur front. Des familles nombreuses et de la misère mais une envie de s'en sortir malgré tout. 

  Mattie et Weaver rêvent de faire des études et bien que Mattie perde souvent foi en son avenir, le duo est toujours prêt se pousser l'un l'autre vers ce qu'ils tendent: un meilleur futur. Leur relation amicale est touchante et ils n'hésitent pas à être dur entre eux dans le but unique de s'aider. 

  L'histoire est divisée dans deux temps entremêlés. D'abord le présent, dans lequel Mattie apprend les circonstances de la mort de Grace Brown au fil des mots de sa correspondance avec son "fiancé"; puis le passé qui avance progressant vers le présent, nous expliquant d'où Mattie était jusqu'à la fin de roman, où elle se rend. 

  Je dois avouer que mon petit côté de cœur d'artichaut m'a empêché de lâcher le bouquin lorsque Mattie commence à entretenir une relation amoureuse avec son voisin Royal Loomis, qui projette autant de projets pour l'avenir, bien que très différents de ceux de Mattie. 

  Bien que violent, j'ai également apprécié l'Arthur Morgan (RDD2) qui sommeillait en le père de Mattie: un homme dur, peu loquace, mais plein d'amour tendre pour sa défunte femme. 

 

  Il a été difficile de continuer de lire ce livre au début, mais je ne regrette absolument pas de l'avoir lu jusqu'au bout, à en avoir presque les larmes aux yeux en découvrant que l'histoire de Grace Brown est véridique. Jennifer Donnelly, toujours de sa jolie écriture envoûtante, à tisser une histoire, parfaitement réfléchie autour d'une réelle tragédie du début du XXe siècle. Je suis également stupéfaite de remarquer à quel point l'auteure a fait un travail de recherches et d'investigations incroyable, donnant à son roman une réelle authenticité. 

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